On me pose souvent la question "quand faut-il partir au Japon ? " C'est une question difficile car le cadre de cette interrogation dépasse largement la réponse, trop restrictive, qu'on pourrait y apporter.
On oublie que le Japon est un pays très grand qui s'étire sur 3 500 km. A l'extrême nord, on se situe au même niveau que la Sibérie et à l'extrême sud, on s'approche d'un climat plus clément (sur le même plan que la Corée du Sud ). Quant aux îles du Ryukyu, on pourrait s'attendre à un temps paradisiaque mais il n'en est rien. Comme tout le reste du Japon, on n'échappera pas à la grisaille, la saison des pluies et aux typhons... On pourrait presque croire que Dame Nature s'acharne contre l'Archipel, pour le rendre presqu hostile.
Revient alors la sempiternelle question "quand partir au Japon ? "
N'étant pas le seul spécialiste à me poser cette question, j'ai regardé ce que d'autres avaient déjà répondu.
Je me suis rendu compte d'une part, qu'il n'y avait pas de période idéale, mais des périodes idéales et d'autre part, que la question était mal posée. Il ne s'agit pas en réalité de savoir quand voulons nous partir mais que voulons nous voir, apprécier. Posez-vous donc cette question, afin qu'elle résonne en vous.
La vérité est à nouveau plurielle. J'ai tendance à répondre à mon entourage et mes clients « mon Japon » n'est pas forcément le vôtre et ma démarche, la démarche d'Ichigo Travel est de vous donner l'opportunité d'aller à la découverte de votre Japon.
Revenons donc à l'essence de la beauté du Japon et surtout, à ce que vous aimez, attendez du Japon.
Vous l'avez compris, la réponse est de l'ordre de l'intime, du personnel et donc je parlerai de moi...
Quand je décide de partir au Japon, j'ai tendance à me baser non pas sur la météo mais sur le calendrier de floraison florale, dont les fleurs et feuilles emblématiques ont été mises en gras :
Janvier : pin
février : prunier
mars : pêcher
avril : cerisier
mai : pivoine
juin : iris
juillet : volubilis
août : lotus
octobre : chrysanthème
novembre : érable
décembre : camélia
Ceux qui connaissent le Japon, ont souvent l'image sublimé que procurent les pétales de cerisiers qui soit virevoltent au rythme du vent tout au long du « Chemin de la philosophie » (Kyoto) ou soit, qui tapissent le ciel d'un blanc d'une pureté immaculée, égayant les « Hanami » (pique-nique sous les cerisiers en fleurs), à l'annonce du printemps.
Pour ces amateurs, prévoyez un voyage au Japon, plutôt en avril en général, avec des exceptions dues à la géographie : dès la fin mars, si vous allez dans le Kyushu et pas avant la mi-mai pour Hokkaido.
Opter pour la période des « cerisiers » est comme choisir un château Margaux, on est sûr de ne pas se tromper. En revanche, c'est une saison assez chère au niveau des réservations et Saigyô (poète du XIIe) avait déjà finement remarqué que « La seule faute des cerisiers, c'est la foule qui se rassemble quand ils sont en fleur ».
Personnellement, j'ai une préférence pour la saison des pruniers en février, moins prisée que celle des cerisiers. Mais, le rose de ces fleurs adoucit la rudesse de l'hiver par cette parenthèse poétique éphémère. Moins bondée, car il n'y a pas d' « Hanami ». De mon point de vue, cette saison est plus propice à la méditation et à la contemplation de la beauté de la nature Japonaise.
Je la qualifierai de « période des connaisseurs de la nature », réservée à ceux qui sont prêts à braver les dernières lueurs du froid hivernal pour admirer une aquarelle naturelle aux couleurs pastel.
Un troisième temps fort de la nature Japonaise est la période du « Koyo » en novembre, autrement dit des feuilles d'érables qui rougissent de façon flamboyante, comme des firmaments aux couleurs chaudes. Celles-ci absorbent et s'enorgueillissent du froid de l'hiver, pour le transformer en un rouge éclatant. Les sites automnaux sont souvent éclairés et les spots de nuits sont magiques pour des clichés inoubliables. Les couleurs automnales sont ainsi accentuées et sublimées.
Parfois, on me rappelle qu'on n'a pas forcément le choix. Et l'été donc...
Je ne vous cacherai pas que ce n'est pas la meilleure période ; le Japon étant réputé être chaud et humide en été. Le Kansai (région d'Osaka) est particulièrement concerné, et surtout Kyoto, étant une cuvette, de par sa géographie.
Je vous conseille vivement d'éviter la période de la fête d' « Obon » des 13-15 août où les Japonais retournent sur la terre de leurs ancêtres pour célébrer et accueillir leurs défunts. A ce moment, non seulement le prix des réservations s'envole mais il n'y a peu, voire pas du tout de disponibilités, les Japonais prévoyant leurs vacances très en avance.
Il est également recommandé d'éviter la période de mi-juin à mi-juillet, où des typhons peuvent se lever.
Bref, si vous êtes sensibles à la nature, l'été n'est pas forcément le choix le plus judicieux. En revanche, l'été est riche culturellement. Il y' a par exemple la Fête de Gion à Kyoto (le 17 juillet) qui est l'une des plus célèbres du Japon, au cours de laquelle une procession de chars perpétue une tradition vieille de plus de 1 100 ans.
N'oubliez pas non plus que le Japon comme sa langue, est contextuel, un pays d'atmosphères... On y recherche rarement une carte postale d'Épinal avec un ciel dégagé et un soleil au zénith.
Passer à travers les gouttes peut vous réserver de jolis éclats visuels comme le nuage bleu des hortensias au temple de Kamakura (fin mai – début juin).
Sans pluie, aucune chance de croiser un « Totoro » et obtenir ainsi un passeport pour ce Japon mystique. D'ailleurs, visiter le Mont Koya, un jour de plein soleil n'aurait aucun charme... On y attend un mysticisme qui nous fera vibrer sur un plan hors du temps, atmosphère rendue possible que par temps de brume, teinté d'une légère bruine.
Souvent, on recommande de visiter le temple de Fushimi Inari (Kyoto) en matinée pour éviter la forte affluence de ce site très touristique. L'une de mes plus belles expériences, a été de le visiter une fin d'après-midi, le soleil se couchant... La lumière qui se tamisait au bruissement confondu des feuilles et des insectes, floutant légèrement ces grands portiques orangés, m'avait enveloppé dans une atmosphère aux abords du fantastique.
La langue Japonaise est très riche. Elle décline par exemple le mot pluie, suivant les circonstances, sa forme, en plus d'une quinzaine de mots différents. Nécessité poétique sans conteste, mais preuve évidente qu'un paysage Japonais peut se révéler en autant de manières subtiles, et encore plus sous un temps pluvieux.
Apprécier le Japon, n'est pas forcément vouloir tout voir, mais savoir aussi saisir cet instant, cette atmosphère sensorielle et fugace.
Alors, culture, nature, atmosphères... Qu'aimez-vous du Japon ? Nos conseillers sont à votre disposition pour recommander la période la plus propice pour vivre le Japon de vos rêves.
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